Un début d’année pimenté

Un début d’année pimenté

 

Lettre de conjoncture – Cyril Cabanel – Mars 2022

Comme vous pourrez le constater dans les situations annuelles, l’année 2021 aura été de très bonne facture pour l’ensemble des portefeuilles. Le début d’année 2022 confirmait cette bonne santé sur la plupart des classes d’actifs, et notamment les marchés actions… Cependant, à l’heure où nous écrivons ces lignes, ces mêmes marchés réagissent violemment aux évènements en Ukraine. Les craintes d’une opération militaire d’envergure de la Russie contre l’Ukraine se sont concrétisées. Ainsi, nous tenons à vous faire part de notre analyse de la situation.

D’un point de vue politique, compte tenu de la montée en puissance du dispositif militaire russe, le scénario d’une intervention d’envergure ne pouvait être exclu, même si un passage à l’acte aussi massif n’était pas le scénario central attendu. Les experts en géopolitique pensent que la Russie va installer en Ukraine un gouvernement qui lui sera favorable, sachant que les moyens militaires actuellement mis en œuvre ne permettent pas d’envisager une occupation durable du pays. Dans le reste du monde, les risques de conflit avec une Russie offensive pourraient stimuler des affrontements indirects de type guerre froide. D’autre part, la politique de la Russie, historiquement fondée sur la force, pourrait encourager son homologue Chinois dans ses revendications vis-à-vis de Taiwan. Nous voyons là un point positif qui pourrait renforcer la cohésion européenne devant une Russie maintenant agressive.

D’un point de vue économique, le poids de la Russie et de l’Ukraine demeure assez marginal dans l’économie mondiale (le PIB de la Russie équivaut à celui de l’Espagne). L’impact de sanctions économiques, que ce soit le gel des avoirs, les restrictions d’investissement, l’embargo sur certains biens et services, ne devrait donc pas remettre en cause la santé de l’économie mondiale. Les difficultés devraient se concentrer sur le marché de l’énergie (gaz et pétrole) et des matières premières (cuivre, blé…). En effet, la Russie et l’Ukraine sont des exportateurs importants, en particulier vers l’Europe en ce qui concerne le gaz. Une réduction, voire un arrêt de ces exportations, engendrerait des difficultés d’approvisionnement et une tension durable sur les prix de l’énergie.

Par ailleurs, nous constatons un fort impact sur les marchés. Le déclenchement d’un conflit armé provoque nécessairement une hausse de la volatilité qui peut paraître négative, mais qui nous offre des perspectives d’investissement. Les marchés européens sont plus affectés pour le moment, dû à une plus grande exposition sur la Russie que les autres zones du monde. A court terme, nous pensons que les marchés vont rester stressés par un environnement qui demeure imprévisible. En revanche, nous pensons que de réelles opportunités pourraient se présenter. Nous estimons que les perturbations liées à ce conflit seront d’avantage politiques qu’économiques. C’est pourquoi, en cas de repli supplémentaire, nous procèderons à des arbitrages sur l’ensemble de vos avoirs.

Historiquement, les crises géopolitiques constituent souvent des opportunités d’achat. Les marchés ont tendance à baisser quelques jours, pour ensuite repartir sur des niveaux plus élevés qu’à l’origine. Effectivement, nous craignons une poursuite de la baisse à très court-terme, alors un arbitrage sera à prévoir vers les marchés actions dans les prochaines semaines.

Parallèlement à ces évènements politiques et économiques constatés, nous conservons une confiance absolue sur l’autre classe d’actifs majeure de vos investissements, le marché de l’immobilier professionnel. Dans un contexte où l’inflation a visiblement mis le train en marche, il est prudent de protéger son épargne sur des produits pas ou peu sensibles à l’érosion inflationniste. Toute hausse des prix induit mécaniquement une baisse des rendements réels des produits rémunérés à taux fixe aux premiers rangs desquels : les obligations d’État et les fonds en euros.

À l’inverse, nous estimons que les SCPI apparaissent comme un meilleur outil pour diversifier votre épargne. De plus, l’immobilier tertiaire peut aussi bénéficier d’un « pricing power », c’est à dire d’une capacité à répercuter la hausse générale des prix dans les loyers lors des changements de locataires ou de renouvellements de baux sur lesquels investissent vos SCPI. C’est précisément cette typologie d’actifs qui a déjà été intégrée chez certains d’entre vous et pourra, pour d’autres, offrir des opportunités de diversification.

En tout état de cause, nous sommes très vigilants sur l’évolution géopolitique et les conséquences sur l’ensemble de l’économie. Nous serons très certainement amenés à vous conseiller dans les semaines et les mois à venir pour la défense de vos intérêts.