14 Oct Le private equity tricolore tourne à plein régime
Les levées des fonds d’investissement français ont crû de 35 % au premier semestre, à 10 milliards d’euros, selon France Invest.
Les particuliers deviennent le deuxième investisseur, derrière les fonds de fonds mais devant les assureurs.
Ils se sont rués sur le secteur, accroissant de 57 % leur allocation, à 1,66 milliard d’euros.
L’industrie des fonds d’investissement tourne à plein régime. Et les particuliers en sont en partie responsables. Sur les six premiers mois de l’année, les gérants du private equity tricolore ont drainé quelque 10 milliards d’euros des investisseurs, un montant en progression de 35 % sur un an, selon France Invest.
Derrière les fonds de fonds, premiers investisseurs du secteur – avec 2,7 milliards d’euros investis, en hausse de 184 % sur un an -, les particuliers se sont taillé la part du lion. Les épargnants et « family offices », poussés par les taux bas, ont investi 1,66 milliard d’euros dans le non coté français, devant même les assureurs, les banques, le secteur public ou encore les industriels. Un montant en hausse de 57 % par comparaison au premier semestre 2020.
Gisement colossal
Sur le total, quelque 1,2milliard provient d’épargnants et « family offices » français. Avec les particuliers étrangers, ils pèsent désormais 17 % des souscriptions dans les levées. « C’est une tendance forte. Ces chiffres confirment l’intérêt des particuliers pour l’investissement dans les start-up, les PME et les ETI. Cela est très positif dans un contexte de relance », a commenté Claire Chabrier, la présidente de France Invest.
De quoi soutenir l’objectif de France Invest d’amener les particuliers à déployer à terme 10 milliards d’euros dans le private equity français. Le gisement est colossal. Aujourd’hui, moins de 1 % de l’épargne des Français est fléchée vers ce type d’actifs qui, assure le secteur, peuvent générer sur longue période des rendements à deux chiffres.
Baisse d’allocation des assureurs
Si la dynamique des épargnants individuels se confirme sur la seconde partie de l’année, le secteur renouera, sur l’ensemble de 2021, avec les niveaux enregistrés sur ce type d’investisseurs avant crise. Sur la période 2009-2013, les particuliers ont investi 3,3 milliards d’euros par an en moyenne, dont 2,8 milliards provenant d’épargnants et « family offices » français.
D’ailleurs, France Invest travaille avec les pouvoirs publics afin d’affiner les dispositifs réglementaires actuels, en vue de faciliter ces investissements vers le private equity. Pour l’industrie, c’est essentiel pour éviter les effets de cycle, les investisseurs particuliers étant réputés plus stables. Sur ce semestre, les assureurs, piliers du non coté, ont réduit de 33 % leur allocation, après une forte mobilisation en 2020, et les caisses de retraite de 13 %.
Acquisitions toujours soutenues en France
Comme dans le reste du monde, où le private equity est à son pic, les acquisitions en France sont restées soutenues. Le nombre d’entreprises au sein desquelles les fonds ont investi tant en capital-innovation (560) qu’en LBO (224 grandes acquisitions avec effet de levier) est à un record sur le semestre depuis la crise financière.
Au total, les fonds ont eux-mêmes investi au premier semestre plus de 10 milliards d’euros (+35 %) dans 1.167 entreprises.
Secteur phare, la santé a attiré 2,2 milliards d’euros en six mois (+8 %) et le numérique 1,8 milliard (+69 %).